Humeurs d’un vieux mûrier en avril
Bonjour c’est moi le mûrier
Avril, il est temps de parler !
De dire la joie des odeurs
Qui envahissent mon humeur
De raconter l’excitation
De ressentir la sensation
De la sève qui monte en moi
Surgit et afflue dans mes bois,
Semence précieuse de la terre
Qui participe au grand mystère
De la vie qui fleurit sans cesse
Et offre sa délicatesse.
J’aime sentir dans mes branches
Ce flux chargé et étrange
Cette vigoureuse ascension
Qui transmettra les pulsations
De la terre vers le ciel
Pour que circule l’essentiel.
Avril au Mas Redortier
C’est la sensation d’habiter
Le printemps tout simplement
Chaud, coloré et chantant.
C’est être ivre de respirer
Un air généreux et chargé.
Ici tout se colorie
Tout grandit, tout se remplit.
Moi même pourtant si vieux mûrier
Je suis pris de légèreté
Certains disent qu’ils m’ont vu danser
Mais faut pas croire le figuier.
Le printemps fait ici sa fête
Mais les villes font face à la peste
Les libertés se réduisent
Le doute alimente la crise !
Je suis entouré de beauté
Et je ne peux la partager !
J’ai mal pour vous mes chers humains
J’espère vous voir en mai ou juin.
Le nouveau propriétaire
À installé de la lumière
Autour de moi dans le jardin
Pour éclairer vos soirs sans fin.
Étrange habitude des hommes
Que de ne vouloir en somme
Que le contraire de la nature
Et des bienfaits qu’elle procure.
L’homme veut la lumière la nuit
Et quand vient le jour il la fuit !
Bon, c’est beau je le reconnais,
J’ai même hâte d’en voir l’effet
Les mois d’été sur mon feuillage
J’en suis tout gai malgré mon âge.
Mais je vous rassure, ici
Le ciel est plein de galaxies
Les soirs sans lune sont brillants
De mille points étincelants.
J’aurais tant de choses à dire
Mais il faut que je me retire,
Voilà les nouvelles d’avril
Je vous reparle en temps utile
D’ici là portez-vous bien
Comme disent les humains !